Acheter un bien immobilier est un projet engageant, tant sur le plan personnel que financier. Pourtant, malgré les diagnostics obligatoires exigés par la réglementation, peu d’acquéreurs pensent à faire réaliser un diagnostic structure avant achat immobilier. Ce contrôle technique permet d’identifier les éventuelles failles du bâtiment : fissures, affaissements, déformations de la charpente ou désordres liés aux fondations. Il s’agit d’une précaution essentielle pour sécuriser son investissement et éviter de lourdes réparations après la vente.
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- Rappel : les diagnostics immobiliers obligatoires avant de passer à l’achat
- Focus sur le diagnostic structure : c’est quoi ?
- Est-ce obligatoire de faire un diagnostic structure avant un achat immobilier ?
- Pourquoi réaliser un diagnostic structure avant d’acheter un bien ?
- Quels sont les signes visibles d’un problème structurel dans un bâtiment ?
- Qui réalise le diagnostic structure d’un bien immobilier ?
- Que faire en cas de problème structurel détecté ?
Rappel : les diagnostics immobiliers obligatoires avant de passer à l’achat
Avant la signature d’un compromis ou d’un acte de vente, le vendeur doit fournir à l’acquéreur un Dossier de Diagnostic Technique (DDT). Ce dossier regroupe l’ensemble des diagnostics immobiliers obligatoires, exigés par le Code de la construction et de l’habitation. Ils permettent d’informer l’acheteur sur l’état général du bien, notamment sur les aspects sanitaires, énergétiques et sécuritaires. Voici les principaux diagnostics à intégrer :
- Diagnostic de performance énergétique (DPE) : il évalue la consommation d’énergie du logement et son impact en émissions de gaz à effet de serre. Sa validité est de 10 ans.
- Diagnostic amiante : obligatoire pour les biens dont le permis de construire est antérieur au 1er juillet 1997, pour identifier la présence éventuelle de matériaux amiantés.
- Diagnostic plomb (Crep) : imposé pour les logements construits avant 1949, afin de détecter un éventuel risque d’exposition au plomb, en particulier dans les peintures.
- Diagnostic termites : concerne les zones définies par arrêté préfectoral. Il identifie la présence de termites ou insectes xylophages dans le bâti.
- Diagnostic gaz et électricité : exigé si l’installation intérieure de gaz ou d’électricité a plus de 15 ans.
- État des risques et pollutions (ERP) : anciennement appelé ERNMT, il signale si le bien est situé dans une zone exposée à des risques naturels, miniers, technologiques ou sismiques.
- Diagnostic assainissement : obligatoire pour les logements non raccordés au tout-à-l’égout. Il concerne l’installation d’assainissement non collectif.
- Mesurage loi Carrez : pour les biens en copropriété, il précise la surface privative habitable, avec une tolérance d’erreur de 5 %.
Ces diagnostics doivent être réalisés par un diagnostiqueur certifié et transmis à l’acquéreur au plus tard lors de la promesse de vente. Leur absence peut entraîner la nullité de la vente ou engager la responsabilité du vendeur.
Focus sur le diagnostic structure : c’est quoi ?
Un diagnostic structure est une analyse technique approfondie de l’état porteur d’un bâtiment. Contrairement aux diagnostics immobiliers obligatoires, il s’intéresse spécifiquement à la solidité du bâti : murs porteurs, planchers, fondations, charpente, etc.
Ce diagnostic s’appuie sur des relevés sur site, des observations visuelles, voire des investigations non destructives (mesures laser, relevés topographiques…). Il aboutit à un rapport détaillé qui évalue la pérennité du bien immobilier et, le cas échéant, formule des recommandations de réparation, de surveillance ou de renforcement.
Est-ce obligatoire de faire un diagnostic structure avant un achat immobilier ?
Contrairement au DDT qui regroupe les diagnostics immobiliers obligatoires (amiante, termites, DPE, plomb, électricité, assainissement…), le diagnostic structure n’est pas imposé par la loi.
Cependant, il est fortement recommandé dans plusieurs cas :
- Achat d’un bien ancien ou mal entretenu
- Présence de fissures visibles ou d’un historique de sinistres
- Projet de surélévation, d’aménagement des combles ou d’extension
- Achat en zone à risques naturels (sécheresse, argiles gonflantes, cavités…)
Dans le cadre d’une copropriété, un diagnostic structure peut aussi être demandé pour les parties communes, notamment si le bâtiment est soumis à des désordres.
Pourquoi réaliser un diagnostic structure avant d’acheter un bien ?
Identifier les risques structurels invisibles à l’œil nu
Une fissure en façade peut cacher un problème de fondation, un affaissement du plancher peut indiquer un défaut d’ossature… Seul un œil expert peut distinguer ce qui est superficiel de ce qui est réellement inquiétant. Le diagnostic permet donc de détecter les signes faibles avant qu’ils ne deviennent des vices majeurs.
Éviter les mauvaises surprises après l’achat
De nombreux sinistres apparaissent dans les mois qui suivent la transaction : tassement du sol, fissures évolutives, humidité structurelle… Une fois la vente signée, l’acquéreur est seul responsable. Mieux vaut donc prévenir que guérir, en identifiant les points sensibles à l’avance.
Sécuriser son investissement immobilier
Un bâtiment instable perd immédiatement de sa valeur, et nécessite des travaux de renforcement coûteux. En réalisant un diagnostic structure en amont, vous pouvez acheter en toute connaissance de cause et préserver la valeur de votre patrimoine.
Appuyer une négociation ou renoncer en toute connaissance de cause
Le rapport structurel peut être un argument de poids lors de la négociation. Il permet de réévaluer le prix si des travaux sont à prévoir, ou de vous retirer du projet si les désordres sont trop lourds.
Obtenir des recommandations techniques fiables
Le diagnostic structure ne se limite pas à l’état des lieux. Il fournit aussi des préconisations concrètes : réparations à prévoir, éléments à surveiller, travaux à planifier. Vous disposez ainsi d’une feuille de route claire pour envisager l’avenir du bien.
Quels sont les signes visibles d’un problème structurel dans un bâtiment ?
Certains indices doivent alerter tout acquéreur, même non expert. Les plus fréquents sont :
- Des fissures obliques ou en escalier sur les murs porteurs ou les façades
- Des planchers qui s’affaissent ou présentent une pente anormale
- Des portes ou fenêtres qui ferment mal, signe de mouvements de structure
- Des déformations de charpente, visibles dans les combles ou les plafonds
- Des traces d’humidité récurrentes sur les murs, qui peuvent affaiblir la maçonnerie
Ces éléments justifient systématiquement un contrôle structurel avant la signature de la promesse de vente.
Qui réalise le diagnostic structure d’un bien immobilier ?
Ce diagnostic ne peut pas être effectué par un diagnostiqueur immobilier classique. Il doit être confié à un bureau d’études structure, comme Mon bureau d’études, ou à un ingénieur en génie civil disposant des compétences pour évaluer la stabilité d’un ouvrage.
Ce professionnel analyse les plans, inspecte visuellement la structure, et peut réaliser des mesures complémentaires si besoin. Son rapport engage sa responsabilité et peut servir de base à la décision d’achat, à une demande de permis de construire, ou à un projet de rénovation.
Que faire en cas de problème structurel détecté ?
Si le diagnostic avant achat immobilier révèle un défaut structurel, plusieurs scénarios sont possibles. Le plus simple est d’intégrer le coût des travaux dans la négociation du prix de vente. Vous pouvez aussi demander une expertise complémentaire, ou un devis de renforcement pour chiffrer précisément l’intervention.
Dans les cas les plus graves (sol instable, structure dangereuse, humidité critique…), il est parfois préférable de renoncer à l’achat, ou de conditionner la vente à une remise en état préalable par le vendeur.
Dans tous les cas, un diagnostic structure permet d’acheter en toute transparence, d’éviter les litiges futurs, et de bâtir votre projet immobilier sur des bases solides… littéralement.