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- Qu’est-ce qu’une reprise en sous-œuvre ?
- Pourquoi réaliser des travaux de reprise en sous-œuvre ?
- Quelles sont les principales techniques de reprise en sous-œuvre ?
- Comment se déroule un chantier de reprise en sous-œuvre ?
- Quels sont les risques sans reprise en sous-œuvre ?
Lorsqu’un bâtiment présente des signes de tassement, de fissures ou de désordres liés à un sol instable, la reprise en sous-œuvre devient indispensable. Cette technique permet de renforcer les fondations existantes sans démolir l’ouvrage. Très utilisée en génie civil et en rénovation, elle mobilise des compétences précises en géotechnique, en maçonnerie et en ingénierie structurelle. Découvrez son fonctionnement, ses différentes techniques et son importance pour la solidité des constructions.
Qu’est-ce qu’une reprise en sous-œuvre ?
La reprise en sous-œuvre consiste à intervenir sous les fondations d’un bâtiment existant pour en augmenter la capacité portante ou corriger un défaut de stabilité. Cela implique de creuser autour ou sous l’ouvrage, de renforcer la structure, puis de transmettre les charges vers un sol plus stable. Ce type de chantier peut concerner une maison individuelle, un immeuble ou un ouvrage public.
Elle est généralement déclenchée par :
- Un affaissement lié à un sol argileux ou instable
- Des tassements différentiels
- Une étude de sol défavorable
- Des désordres visibles comme des fissures structurelles
Pourquoi réaliser des travaux de reprise en sous-œuvre ?
Une reprise en sous-œuvre est nécessaire pour :
- Renforcer les fondations existantes en cas de sinistre ou d’instabilité
- Adapter une construction à de nouvelles charges (surélévation, extension)
- Remédier aux tassements causés par une mauvaise portance ou un vide sous le soubassement
- Consolider une construction ancienne ne répondant plus aux exigences actuelles
- Permettre une transformation structurelle (ex. : ouverture de trémie, modification de murs porteurs)
Quelles sont les principales techniques de reprise en sous-œuvre ?
Création de semelles filantes ou isolées
Cette méthode consiste à ajouter ou élargir les semelles existantes à l’aide de béton armé. On réalise des fouilles sous les murs, puis on installe un coffrage, des armatures métalliques, et on coule une nouvelle fondation plus solide.
Pose de micro-pieux ou pieux forés
Adaptée aux fondations profondes, cette technique transfère les charges vers un sol porteur situé à plusieurs mètres de profondeur. Les micro-pieux sont forés puis remplis de coulis de ciment et d’armature en acier. Elle est idéale en présence de remblais instables ou d’argile gonflante.
Mise en œuvre de longrines ou de plots en béton armé
Les longrines assurent la liaison entre plusieurs poteaux ou semelles. Elles renforcent l’ossature existante et répartissent les charges sur toute la structure. Les plots servent quant à eux à stabiliser des points d’appui ponctuels, souvent sous des poteaux porteurs.
Injection de coulis de ciment ou de résine expansive
Les injections permettent de combler les vides sous les fondations, de stabiliser un sol affaissé ou de créer une barrière étanche contre l’eau. Le coulis est injecté à basse pression, tandis que la résine expansive se dilate pour compacter le sol.
Installation de tirants ou de soutènements métalliques
Pour reprendre les efforts horizontaux ou maintenir une paroi, on peut mettre en place des tirants métalliques ancrés dans le sol ou dans des structures voisines. Les soutènements temporaires sécurisent également les phases de terrassement ou d’excavation.
Comment se déroule un chantier de reprise en sous-œuvre ?
Réalisation d’une étude géotechnique
Avant tout, il faut étudier la nature du sol avec des sondages. L’étude géotechnique détermine la profondeur, la portance, les risques de retrait-gonflement ou de tassement. Elle est essentielle pour choisir la bonne méthode d’intervention.
Dimensionnement des ouvrages par un bureau d’études
Un bureau d’études en structure conçoit les plans, calcule les efforts, le ferraillage, les ancrages et le dimensionnement des éléments. Il s’assure que les nouvelles fondations seront compatibles avec les charges à reprendre.
Étapes des travaux (terrassement, coffrage, coulage, armatures, etc.)
Le chantier est ensuite organisé en plusieurs phases :
- Ouverture de tranchées ou de puits
- Mise en place du coffrage et des armatures
- Coulage du béton armé
- Remblai et compactage
Chaque zone est traitée successivement pour ne pas déstabiliser l’ensemble.
Contrôles en cours de chantier et réception
Des contrôles de béton, de ferraillage et de mise en œuvre sont réalisés à chaque étape. Une réception des ouvrages est faite en fin de chantier avec vérification de la portance atteinte et du respect des plans d’exécution.
Quels sont les risques sans reprise en sous-œuvre ?
Ignorer un problème de fondations peut entraîner :
- Un affaissement progressif du bâtiment
- L’apparition de fissures dans les murs, plafonds et dallage
- Des infiltrations d’eau en sous-sol
- Une perte de valeur immobilière
- Une mise en danger des occupants en cas de rupture d’un mur porteur
Intervenir trop tard augmente les coûts de réparation et la complexité des travaux.
Vous l’aurez compris : la reprise en sous-œuvre est une solution technique de haute précision, indispensable dès que la stabilité d’un bâtiment est menacée. Que ce soit pour corriger un sinistre, renforcer les fondations ou adapter une construction à de nouveaux usages, elle garantit sécurité et pérennité. Mieux vaut s’entourer d’experts pour anticiper les risques et assurer le bon déroulement des travaux.